MAURICE  MALET (1885 - 1914)

    A la veille de la guerre, Maurice Malet a 28 ans. Il vit avec sa femme Eléonore Gramont, 24 ans, et ses parents, ils n'ont pas d'enfants. Il est cultivateur et travaille avec son père qui possède les terres. Ils habitent à la sortie du village. Maurice a une soeur de 24 ans, Prospérine, qui n'habite plus avec eux.


    C'est la famille de Maurice qui possédait le terrain sur lequel est construite l'actuelle école. La commune de Puylausic a acheté ce terrain au père de Maurice en 1903 afin d'y édifier la nouvelle école.


    Maurice a fait ses 2 ans de service militaire à Mirande, au 288ème Régiment d'Infanterie en 1906 - 1908. Il y aura sans doute croisé l'écrivain Alain-Fournier, l'auteur du « Grand Meaulnes », d'un an plus jeune que lui et qui y faisait aussi son service militaire. Alain-Fournier a commencé un roman contenant des souvenirs de cette époque à la caserne de Mirande : « Colombe Blanchet ».


    Le dimanche 2 août 1914 , Maurice est mobilisé comme réserviste et rejoint son régiment à Mirande le mardi 4. Le lendemain, c'est l'anniversaire de Maurice, il a 29 ans.


    Le dimanche 9, le régiment quitte Mirande pour Auch. IL compte 35 officiers, 121 sousofficiers et 2181 hommes de troupe. Il dispose de 119 chevaux. A l'époque, les petits Français apprenaient dès l'école qu'il leur faudrait prendre leur revanche sur l'Allemagne et reconquérir l'Alsace et la Lorraine. Les historiens s'accordent à dire que les soldats étaient enthousiastes et pensaient liquider cette guerre rapidement.
Le mercredi 12, le régiment quitte Auch et arrive 4 jours plus tard à Suippes dans la Marne.


    Dès le lendemain, il repart. Il avance en direction d'un lieu situé un peu à l'est de Verdun, en 3 étapes de 30, 15 et 40 km. Il arrive le 21. La guerre des frontières est déjà perdue, les troupes doivent empêcher l'ennemi de franchir la Meuse.
Le régiment se déplace dans un secteur situé à l'est de Verdun, l'ennemi est proche, les habitants fuient les villages en flammes.


    Le 24 août, les premiers combats ont lieu au village d'Eton. L'armée allemande est bien mieux équipée que l'armée française, le village est détruit, le régiment perd 228 hommes et 15 chevaux.
Le régiment cantonne vers Douaumont.


    Une semaine plus tard, le mardi 1er septembre, le régiment (et toute la division) de Maurice doit attaquer le bois de Consenvoye (au nord de Verdun) à la baïonnette, à contre-pente, contre l'avis de l'état-major. Le régiment perd 241 hommes dont 169 gersois. En tout, il y aura 600 morts côté français.

Le caporal Maurice Malet est porté disparu, déclaré tué à l'ennemi. Il n'aura pas de sépulture. C'est le monument aux morts qui en tient lieu.


    L'écrivain Alain-Fournier qui appartenait au même régiment, sera tué 3 semaines plus tard dans le même secteur.


Le village de Consenvoye compte actuellement 300 habitants. Il s'y trouve un cimetière allemand regroupant les tombes de 11.000 soldats allemands. C'est dans ce cimetière qu'en 1984 a commencé la rencontre Kohl-Mitterrand, symbolisant la réconciliation des deux pays, rencontre qui s'est poursuivie à Douaumont ; l'image des deux chefs-d'état se donnant la main devant l'ossuaire est restée dans les mémoires.

 

Maurice Malet Puylausic
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