Le saviez-vous ?
Il y a 100 ans, Puylausic est devenu un lieu de pèlerinage.
Les Anciens du village se souviennent bien ce cette histoire que leurs parents leur ont racontée. Grâce à Internet, des coupures de journaux ont permis de la situer dans le temps : c'était à l'automne 1916, en pleine première guerre mondiale, à l'époque de la bataille de Verdun. Les parents de nos Anciens ont été les témoins directs de cette étrange histoire.
Les journaux semblent bien avoir enjolivé et récupéré l'évènement à des fins de propagande patriotique ou anticléricale, selon leur bord.
Quant au vicaire, il a noté dans son journal : "Pendant la guerre, rien de particulier à signaler".
Une jeune fille du village avait des visions : elle voyait la Vierge Marie, qu'elle priait intensément. Mieux, elle pouvait annoncer qu'elle aurait des visions, fixant ainsi en quelque sorte rendez-vous à la population.
Tout d'abord, ce sont les gens du village qui sont venus la voir prier la Madone.
Ce qui a fait vraiment sa réputation et a rapidement attiré des foules de pèlerins, c'est sa faculté de "voir" aussi les soldats du front. Les familles demandaient des nouvelles des fils envoyés dans cette guerre qui n'en finissait pas. Les réponses étaient sans doute satisfaisantes, car les pèlerins venaient de plus en plus nombreux, en charrettes, avec leur curé...
Le pèlerinage s'appuyait donc sur le culte de l'Immaculée Conception, très en vogue au 19ème siècle et sur l'inquiétude des familles.
Le journal La Croix du Gers parle d'apparitions de Jeanne d'Arc, de "drapeaux des Alliés" et d'un "beau tableau écrit en gros caractères qu'elle [lisait] au firmament". Est-ce que c'était ce tableau qui lui fournissait des nouvelles des soldats ?
Et puis, un jour, les processions ont cessé brusquement quand on a su que la jeune fille était enceinte.
L’histoire s'arrête là.
Qui était-elle ? Elle habitait au Monge, tout le monde s'accorde là-dessus, près de la maison Robien. En revanche, personne ne se rappelle son nom. D'après La Croix du Gers, c'était une domestique venue travailler dans cette maison. C'est parfaitement vraisemblable et explique qu'elle ne soit reliée à aucune famille dans les souvenirs des gens.
La société d'alors n'acceptait pas les grossesses hors du mariage. Aucune naissance n'est enregistrée à Puylausic à cette époque. La jeune fille a probablement quitté le village.
Cet article sera probablement remanié, si d'autres souvenirs apportent de nouveaux éléments.
Merci à Roger DUPUY, Odette RIQUET, Michel CARSALADE qui tiennent ce récit de leurs parents.
Extrait de La Croix du Gers, novembre 1916.
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Extrait de La Lanterne, journal politique, 30/11/1916.